On est souvent tentés.es d’afficher ostensiblement nos préférences sur les sites de rencontres ou les réseaux sociaux. On verbalise ses préférences comme on coche le filtre d’un site de chaussures pour trouver la paire de sneakers qui nous fera l’hiver. Or faire une distinction entre les différentes catégories de personnes crée des frontières, produit rejet et exclusion : c’est ce qu’on appelle les discriminations intracommunautaires. On l’a tous fait, changeons : PARCE QUE C’EST NOTRE PROJET !!!
La limite est subtile entre préférences et discriminations. On peut intérioriser les discriminations dont on est victime, être homosexuel.le et homophobe par exemple. Nos préférences sont souvent dictées par des clichés coloniaux, misogynes et homophobes. Ça peut prendre plusieurs formes : « black only », « masc for masc », « pas de vieux », « sportif uniquement » etc. Tous ces critères sont autant d’exemples de comportements discriminants : racisme, fétichisation, âgisme, masculinité toxique, mysoginie, follophobie…
Au final nos corps et ceux que l’on désire doivent correspondre à ceux de la masse. Grand, musclé, viril, barbu, un pénis Maxi Best Of capable d’érections infinies et tant pis pour les autres. On va à la salle pour perdre ce ventre qu’on a toujours eu, on s’assoie les jambes bien écartées pour ne pas faire trop pédé, on intériorise un racisme installé depuis des générations…
Quelles que soient tes préférences ne les jette pas au visage des autres. Plutôt que prôner la binarité (masculin/féminin, hétéro/homo, actif/passif, dominant/dominé) pourquoi ne pas mettre en avant ce qui fait l’originalité de chacun ? La texture de la peau d’une telle, les yeux rieurs d’un autre, le sourire carnassier de celle-ci ou le réconfort des bras de ce dernier : chaque être humain a une valeur particulière. Aucun d’entre nous ne mérite d’être réduit à un mot clé sur Pornhub. Même Christine Boutin. Oui, même elle.
En savoir plus :
instagram.com/pracisees_vs_grindr
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